Le vendredi 6 juin 2025, la fête bénie de l’Aïd al-Adhâ coïncidera avec le jour sacré du vendredi. Cette situation exceptionnelle appelle à des précisions religieuses importantes. Le Conseil Théologique Musulman de France (CTMF) a publié un avis clair et argumenté à ce sujet.
Maintien de la prière du vendredi
Le CTMF recommande que les mosquées maintiennent la salât du vendredi (Jumu’ah), même si la prière de l’Aïd est célébrée le matin. Cette recommandation permet de :
ne pas priver ceux qui n'ont pas assisté à la prière de l’Aïd d’accomplir leur obligation hebdomadaire,
permettre à ceux qui souhaitent bénéficier du mérite des deux prières d’y assister.
Allègement du sermon du vendredi
Les imams sont encouragés à raccourcir leur sermon du vendredi, car un discours religieux aura déjà été prononcé lors de la prière de l’Aïd. Le CTMF recommande de limiter le prêche du vendredi à 10-15 minutes, dans un souci de bienveillance et de simplicité.
Dispense pour ceux ayant accompli la prière de l’Aïd
Selon l’avis de l’école hanbalite – adopté par le CTMF –, celui qui a assisté à la prière de l’Aïd peut être dispensé de la prière du vendredi, s’il rencontre une difficulté (long déplacement, grande fatigue, préparatifs, etc.). Dans ce cas, il devra prier à la place la prière du Ẓuhr, seul ou en groupe.
Fondements de cet avis
Le CTMF s’appuie sur :
- les paroles et la pratique du Prophète ﷺ,
- les avis des compagnons tels que Zayd ibn Arqam, Abû Hurayrah, et les califes Uthmân et Abd Allah ibn az-Zubayr,
- le principe de substitution reconnu en jurisprudence islamique.
Cet avis vise à adapter la pratique religieuse à la réalité du contexte français, tout en respectant rigoureusement la tradition prophétique.